La vie de maraîcher bio sur petite surface n'est pas toujours facile. Un exemple à La Bruyère, un hameau de Beauvechain, avec Stéphane Versin, du Potager d'Elise. Toujours très convaincu par son projet en permaculture et la nécessité de cultiver des légumes sains, de saison et locaux, ce passionné a pourtant décidé de chercher un repreneur pour son activité. Les difficultés liées à la commercialisation de ses légumes ont eu raison de son envie de continuer l'aventure, en tous cas pour le moment. Les clients se font rares, cet été, alors que les factures et les frais continuent à s'accumuler.
Moins de clients qu'avant la crise sanitaire
Cela fait cinq ans que Stéphane a lancé son projet de maraîchage en permaculture sur petite surface. Il y a installé un véritable écosystème productif. Jamais un produit pulvérisé, ni un engrais chimique utilisé. Ici, tout est naturel, comme le fumier de Brigande, la jument de trait, qui sert à fertiliser le sol. Le maraîcher a planté des haies, construit une mare, monté des tas de bois pour favoriser la faune. Mais Stéphane a de plus en plus de mal à vendre les légumes qu’il fait pousser. Il réalise des paniers qu’il livre notamment à domicile et a ouvert un petit magasin en vente directe. Malgré cela, les clients, pourtant venus en nombre durant les confinements (les ventes se sont multipliées par quatre à ce moment), se font de plus en rares, surtout cet été. Ils sont même moins nombreux qu'avant la crise sanitaire. Les charges, elles, sont toujours bien présentes. La Bruyère n’est, certes, pas très peuplée, mais il suffit pourtant d’une petite centaine de personnes pour faire vivre un maraicher. Las, les clients ne se montrent pas.
Face à ce constat que réalisent aussi d’autres professionnels, Stéphane Versin a donc décidé de reprendre ses activités de grutier indépendant et de chercher un repreneur pour le potager, à qui il mettrait les lieux à disposition en location. Pas question de se séparer complètement du projet, tant celui a de sens pour le maraîcher. Il y voit un modèle à suivre pour l'avenir, loin de l'importation de légumes du bout du monde. Ce sont les consommateurs, et donc les citoyens, qui ont les cartes en main.
François Namur - Images : Patrick Lemmens