Il y a cinq ans, le Covid a frappé durement les maisons de repos. Avec une mesure phare prise dans la foulée : celle d'isoler totalement les résidents vis-à-vis du monde extérieur. À Nos Tayons à Nivelles, on revient avec émotion sur cette période.
Il y a cinq ans, le Covid a frappé durement les maisons de repos. Les responsables politiques avaient donc pris une mesure radicale d'isolement total des résidents vis-à-vis du monde extérieur. À Nos Tayons à Nivelles, on comptait 120 résidents en 2020. Au début, le Covid a relativement épargné cette institution. Par après, le variant Delta a complètement chamboulé la vie des résidents et du personnel.
"À partir de ce moment-là, on a été pointés du doigt et on a été testés, personnel et résidents, toutes les semaines. Mais c'est surtout le système de cohortage mis en place qui a été dur à vivre. Concrètement, on avait divisé la maison de repos en deux ailes : celle des cas négatifs et celle des cas positifs. Cela veut dire qu'un résident pouvait, durant une période, quitter sa chambre pour aller dans une chambre qui n'était pas la sienne, avec d'autres photos au mur, d'autres meubles. Et vice-versa. Cela a laissé des traces mentalement chez nos résidents, c'est certain", témoigne Caroline Mayens, infirmière en chef à Nos Tayons Nivelles.
Un isolement et de la solidarité
Michelle Gerain est rentrée en pleine période Covid à Nos Tayons. Elle se souvient avec émotion de cette période. "J'avais décidé de rentrer en maison de repos pour ne pas être une charge pour ma famille mais je ne pensais pas ne plus les voir durant des mois. On devait rester dans nos chambres, manger ici. J'ai dû fêter mes 90 ans sans voir ma famille. On a quand même trouvé des astuces pour se voir. Ils venaient à la fenêtre et on portait les plus petits pour que je les vois. C'était très dur de ne pas avoir de contacts avec mes enfants et petits-enfants."
Un isolement qui devrait, selon Caroline Mayens, infirmière en chef, ne plus prendre ces formes-là si une nouvelle épidémie se représentait. Elle pointe quand même la solidarité qui a régné au sein de l'établissement. "On peut dire que la solidarité était présente dans le personnel et on a noué des contacts privilégiés avec les résidents car ils n'avaient plus que nous. C'est sans doute un des seuls aspects positifs de cette période. Avec le fait que désormais, nous sommes davantage préparés. On a plus de matériel et on sait gérer un isolement." Malgré tout, Caroline Mayens reste amère. "Si une nouvelle épidémie survenait, je change de métier car c'était très dur de gérer la détresse des résidents, des familles. Je ne pense pas que je serais encore assez forte pour traverser cela."
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