Entre 70 et 80% des médecins de la clinique Saint-Pierre étaient en grève ce lundi. Ils manifestaient leur mécontentement concernant le projet d'avant-loi du Ministre fédéral de la Santé.
Des bornes d'inscription inactives. Des salles d'attente vides. Des couloirs étrangement calmes...
Cela ne veut pas dire que les patients de la clinique Saint-Pierre d'Ottignies vont bien. Cela veut dire que le secteur va mal ! Un secteur qui était en grève ce lundi d'où l'absence de monde en ces lieux. En attendant, il y avait au minimum un spécialiste par service pour y assurer la garde. "Il y a certaines pathologies qui doivent rester prioritaires et qui ne doivent pas être touchées par la grève, à savoir les traitements oncologiques, les urgences et la maternité", nous explique le docteur jean-Pierre Pelgrim, le chef du services des urgences.
A la mi-journée, l'affluence était normale. Les patients avaient été prévenus et leurs rendez-vous déplacés. Ce n'est que plus tard, dans les jours à suivre, qu'une surcharge de travail sera certainement effective. "Nous allons assumer les conséquences", nous explique encore le docteur Pelgrim. "Pour le moment, je n'ai rien remarqué. Nous sommes aussi au début des vacances. L'affluence est toujours moindre à cette période."
Réformer un système archaïque
Qu'ils suivent ou non cette grève, les médecins sont d'accord sur un point : le système ne peut plus durer. Certains le qualifient même d'archaïque. "La médecine évolue, les soins évoluent et les patients eux aussi, ils évoluent", avance notre chef de service. "Donc, il faut revoir tout le financement. Maintenant les trois piliers qui sont avancés, à savoir la nomenclature, le financement des hôpitaux et les suppléments... si vous voulez tout changer, ils doivent être attaqués de front et pas de manière isolée. Ici, on s'occupe d'abord d'un de ces trois piliers. C'est ça qui fâche. On s'y attaque et on laisse les autres de côté. Tout le système est déstabilisé et cela va avoir des conséquences majeures sur les patients et leurs soins !"
Cet avant-projet de loi prévoit entre autres de supprimer les suppléments d'honoraires facturés aux patients. Pour notre chef de service ce n'est pas ça qu'il faut traiter en premier lieu : "Les hôpitaux qui pratiquent ces suppléments de manière plutôt libérale veillent à ce que ces suppléments ne soient pas pris en charge par le patient. Ces suppléments sont supportés par les assurances. Maintenant, si on veut protéger les assurances, il faut nous pourquoi et prévenir les patients !? Vous devez encore savoir que ces suppléments qui sont demandés, du moins un tiers, retournent vers les hôpitaux et leurs gestionnaires pour pouvoir assumer les établissements. Si vous retirez cela, c'est la faillite. Les hôpitaux sont dans le rouge ou presque."
Le diagnostic de ce mouvement de grève est sans appel : il faut aboutir à un consensus auquel tout le monde puisse adhérer. Il faut mieux dialoguer pour soigner une fois pour toutes un secteur malade. Un diagnostic que doit entendre le Ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke.
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