À l’annonce du décès du pape François, Rebecca Alsberge, déléguée épiscopale pour le Brabant wallon, et le théologien Gabriel Ringlet livrent leur regard sur un pontificat qui a profondément marqué l’Église… et la Belgique.
Une visite attendue, un moment contrasté
La venue du pape en Brabant wallon restera gravée dans les mémoires. Préparée avec enthousiasme, elle a cependant laissé un goût amer à certains. « Nous avions mis beaucoup d’espoir dans sa visite », confie Gabriel Ringlet. Pourtant, les propos tenus à Louvain-la-Neuve, jugés très conservateurs sur la place des femmes ou sur l’avortement, ont surpris et blessé. "Moi qui l’ai toujours défendu comme un pape ouvert, j’ai été déconcerté", admet-il.
Rebecca Alsberge, elle aussi, reconnaît que ces mots ont semé le trouble. Mais elle insiste : "Il faut regarder ses actes. Ce pape a fait évoluer concrètement la place des femmes dans l’Église." Elle-même occupe un poste de responsabilité grâce à une nomination validée par François, et elle rappelle sa récente décision historique de nommer une femme à la tête d’un dicastère.
Un pape des périphéries
Pour les deux témoins, le pape François reste avant tout celui qui a voulu une Église proche des pauvres et des oubliés. « Un pape du monde, profondément humain », selon Rebecca Alsberge, qui évoque ses gestes forts dès les débuts de son pontificat, comme sa visite à Lampedusa.
Réformateur sous pression
Gabriel Ringlet salue son courage à affronter les dysfonctionnements internes de la Curie romaine, et son engagement en faveur d’une écologie intégrale. Mais il souligne aussi une forme de repli dans les dernières années : "Il a fait des concessions pour maintenir l’unité face à des résistances internes très fortes."
Et maintenant ?
Le conclave à venir s’annonce inédit, avec des cardinaux venus de tous les horizons. Les deux intervenants espèrent un successeur dans la lignée de François, capable de poursuivre l’ouverture et la réforme, tout en tenant tête aux radicalismes du monde.
Un héritage encore vivant
Malgré les tensions et contradictions, tous deux s’accordent à dire que François a remis "l’humain au centre de l’Évangile". Et même si la visite en Brabant wallon a pu diviser, elle reflète aussi les défis d’un pape confronté à un équilibre complexe entre tradition et évolution.
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