Cette station est équipée de biodisques dépolluants. Un procédé technologique où de micro-organismes gloutons consomment les pollutions de nos eaux usées. Soit une épuration réellement biologique et 3 fois moins énergivore que d'habitude.
Vus comme ça, ces biodisques ressemblent à un moulin à eau sorti d'un autre siècle. Pourtant ce procédé est robuste et assure une épuration biologique et naturelle. Une fierté pour la commune de Ramillies. "Quand je compare cette station aux autres avec leurs gigantesques cuves, oui, nous pouvons être fiers", nous sourit Jean-Jacques Mathy, le bourgmestre de Ramillies.
Alors, comment est-ce que cette station fonctionne ? Vous devez d'abord savoir que cette station d'épuration (gérée par l'intercommunale in BW) est située rue du Pré Madame à Autre-Eglise, le long du ruisseau de la Frambée. Les eaux usées sont d'abord réceptionnées au poste de relevage pour un dégrillage grossier. Il s'agit d'extraire les matières encombrantes de plus de 30 mm comme les branches, les cailloux ou les canettes. Ensuite, ces eaux sont dessablées et un dégrillage plus fin (6 mm) est opéré pour enlever les lingettes, les mégots ou les cotons-tiges. Arrive enfin l'étape des biodisques avec ses micro-organismes gloutons avides de polluants. "Ces micro-organismes sont présents dans les alvéoles de ces disques", nous explique Pierre Leuris, le directeur du département assainissement de l'in BW. "C'est au passage de l'eau dans ces tambours que les bactéries se nourrissent de la pollution carbonée et azotée. C'est vraiment un procédé biologique innovant qui épure nos eaux."
Une station 100 % automatisée
Après les biodisques, les eaux passent encore dans ces bassins plantés de roseaux pour un ultime assainissement. Les eaux épurées sont alors restituées à la rivière dans le respect de l'équilibre aquatique.
Une station comme celle-ci multiplie les avantages. Construite au raz du sol (donc avec moins de béton), elle s'inscrit parfaitement dans l'environnement et elle consomme 3 fois moins d'énergie qu'une station classique. Elle est aussi 100 % automatisée. "Elle est télé-surveillée 24 heures sur 24", nous précise encore Pierre Leuris. "On dispose de pas mal d'alarmes au moindre dysfonctionnement."
Présent lors de cette inauguration, Yves Coppieters, le ministre wallon de l'Environnement, a encore rappelé que l'eau était un bien commun et que sa protection relevait d'un travail collectif. Des mots importants dans une commune qui a connu une pollution de ses eaux. "C'était au desphényl-chloridazone", avance le ministre. "C'est un métabolite de pesticide qu'on n'utilise plus depuis 5 ans. Mais ce métabolite, on le retrouve encore dans nos matrices. Il va falloir des dizaines et des dizaines d'années pour tout dépolluer. L'enjeux est là. Il faut aussi arrêter d'utiliser ces produits et pour ça, il faut accompagner les agriculteurs, les aider."
Cette station d'épuration à Autre-Eglise est la 41e en Brabant wallon, une province bien équipée. Mieux encore, plus d'une dizaine de nouvelles stations et autres collecteurs seront en construction ou inaugurée en 2026 comme à Céroux, Jandrenouille, Wavre nord ou Piétrain !
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