Ils sont très certainement l'un des marqueurs qui font l'identité du Ciné centre à Rixensart. Les 280 fauteuils rouges de son unique salle de projection ont été entièrement restaurés pour le plus grand plaisir des amateurs de 7e art.
C’est en 1994 qu’ils ont trouvé leur place dans la salle du Ciné Centre. Promis à la casse après la fermeture du Ciné Métropole, ces fauteuils rouges à la silhouette arrondie avaient connu vingt années de projection dans la capitale. Mais un homme, Alexandre Kasim, a choisi de leur offrir une seconde vie.
Le passionné de 7e art débourse alors quelque 100.000 francs belges pour les sauver d'une mort certaine. Trente ans plus tard, les mêmes fauteuils accueillent toujours les spectateurs. Avec le même rouge profond, le même confort enveloppant… ou presque ! Car le temps a fait son œuvre, et l’heure du lifting a sonné.
Rafraîchir sans trahir
"Fatigués", "usés", "en fin de course", nous décrit Alexandre Kasim. Le confort n'y était plus pour les spectateurs du cinéma de quartier. "Il y avait deux possibilités. La plus simple, c'était de les jeter, de racheter du neuf à un prix bien inférieur. Mais l'attachement du public – et le mien – était tel que c’était impensable de les faire disparaître du jour au lendemain."
Pas question de céder à la facilité. Restait à trouver LA bonne entreprise. Celle qui serait capable de restaurer sans trahir. Un défi plus complexe qu’il n’y paraît. Car derrière chaque fauteuil se cache une petite mécanique : dossier, assise, accoudoirs et repose-tête ont chacun leur mousse, leur densité, leur rôle dans ce confort si particulier que les habitués chérissent. "Il fallait trouver l’équilibre. Que toutes les parties du corps soient en harmonie avec le fauteuil", détaille l'exploitant.
Le cahier des charges est précis. La coque d’origine, en fibre de verre, a été conservée. Les textiles et garnissage ont eux été entièrement refaits. Depuis septembre, les fauteuils sont restaurés par lots, sans perturber la programmation. Résultat : les 280 sièges de la salle affichent aujourd’hui un visage flambant neuf ! Dans une discrétion telle que certains spectateurs n’ont même rien remarqué.
Un choix de cœur, pas de chiffres
500 euros par fauteuil : c’est le prix de cette rénovation à la carte. Trois fois plus cher qu’un fauteuil neuf importé d'Asie, là où se fabriquent à la chaîne les sièges de la plupart des salles modernes. Mais pour Alexandre Kasim, la question du remplacement ne s’est jamais vraiment posée. "C’est un investissement dans le temps. Et puis, on ne remplace pas un symbole du jour au lendemain."
Pas de marketing derrière cette restauration. Pas de hausse du prix du billet non plus. Le public retrouve simplement ce qu’il est venu chercher : un moment hors du temps, dans un fauteuil qu’il connaît déjà. Une assise confortable, presque familière. Et l’assurance que, dans cette salle-là, on prend soin de ce qui compte.
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