La ligne de bus Bruxelles-Wavre-Eghezée fête ses 100 ans. Anecdotique ? Pas tant que ça. Les premiers autobus du pays y circulent sans interruption depuis un siècle, modifiant en profondeur le visage de Chaumont-Gistoux.
Nous sommes le 15 août 1925 lorsque le tout premier bus de la ligne reliant Bruxelles à Wavre via Chaumont et Gistoux - les villages de l'entité n'étaient alors pas réunis - accueillent à son bord les premiers passagers. En réalité, il n'est même pas vraiment question de bus puisque c'est un camion de passagers directement hérité du transport de militaires pendant la Première guerre mondiale dont il est question.
Comment le bus a changé la face d'une région
À l'époque, Chaumont et Gistoux sont des villages ruraux, garnis de quelques rares commerces et bistros. Les liaisons de transport en commun sont rares et s'effectuent en tramways, limités donc par le tracé des rails. Wavre se trouve à huit kilomètres du village, la capitale est elle à 35 kilomètres de là. Un certain Achille Devlesaver, habitant de Bonlez passionné d'automobile, a l'idée de créer cette liaison avec un camion transformé et capable de transporter jusqu'à 16 passagers. Le succès est fulgurant et les passagers se multiplient.
Au fil des années, les camions font vite place aux premiers autobus, semblables à ceux qui transportent les navetteurs d'aujourd'hui. Si la ligne est créée pour répondre à un besoin, elle va à son tour avoir un impact sur les villages agricoles, qui vont petit-à-petit accueillir des commerces, des hôtels, des pâtisseries. Chaumont et Gistoux deviennent progressivement lieux de villégiature. L'activité économique se développe et de nouvelles habitations fleurissent décennie après décennie.
Les enseignements du passé
Durant les premières décennies de la ligne, la plupart des arrêts sont déterminés par les bistros. Puisque les bus transportent également des colis que leurs tenanciers réceptionnent pour les citoyens... Une méthode qui rappelle évidemment les nombreux points de dépôt pour les millions de colis qui voyagent aujourd'hui. Comme quoi, les leçons du passé ont toujours quelque chose à nous enseigner.
Cent ans après sa création, la ligne existe toujours, preuve d'un besoin qui n'a finalement que peu changé. Le tracé a certes évolué au fil des ans, répondant à l'évolution de l'urbanisation, mais la ligne est sensiblement restée identique. Une petite histoire qui en dit long sur la Grande.
Et si vous souhaitez en apprendre davantage sur l'histoire de cette ligne et son impact sur Chaumont-Gistoux, le Cercle d'Histoire de Chaumont-Gistoux vous donne rendez-vous le 28 août prochain pour une conférence donnée par Albert Hoc, président du Cercle d'Histoire et petit-fils du fondateur de la ligne, Achille Devlesaver.
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