Au Duc de Brabant, c'est une institution pour les Nivellois. Ici, habitués et gens de passage viennent manger en toute simplicité dans une ambiance authentique, conviviale et populaire. Une aventure débutée il y a 35 ans.
Le terroir à prix doux
À l’époque, Pol et Marie-Christine Rocher avaient repris l’endroit, un ancien hôtel. Les débuts ne furent pas faciles, car l'établissement précédent, en faillite, n'avait pas bonne presse, notamment auprès des fournisseurs. Ceux-ci venaient même, au départ, réclamer des dettes, dont ils n'étaient évidemment pas responsables, aux propriétaires nouvellement installés ! Mais au fil des années, le couple s’est créé une clientèle fidèle, uniquement grâce au bouche-à-oreille, en proposant des plats de terroir chaleureux à des prix très corrects. Les viandes et les plats traditionnels mijotés faits maison ont toujours été les spécialités du lieu : des rognons au jambonneau en passant par la choucroute, le cassoulet, les tripes ou encore les pieds de porc. En vedette aussi, la double entre le Tour Sainte-Gertrude et Pâques et bien évidemment, l’incontournable tarte al djote, la spécialité nivelloise, pour laquelle le Duc de Brabant a longtemps pu afficher le label 5 étoiles. Et puis, il y a le fameux frappé calvados, dont raffolent les habitués et dont Marie-Christine conserve précieusement le secret.
Priorité à la vie de famille
Dans quelques jours, tout cela sera terminé. Marie-Christine, active en cuisine avec le cuisinier David depuis le décès de son mari Pol en janvier 2018, a décidé de prendre sa retraite. Le poids des ans ne lui permet pas de continuer, même si l'envie est toujours bien présente. C'est avec énormément d'émotion qu'elle a du faire ce choix. La fille de Marie-Christine et Pol, Stéphanie, aurait pu reprendre l’affaire. Elle a toujours connu le restaurant, y a grandi et y travaille depuis des années, en soutien de ses parents, mais les derniers mois l’ont fait réfléchir. Avec le covid, elle a pu consacrer beaucoup plus de temps à son mari et ses enfants et elle s'est rendue compte de l'importance de ces moments. Elle a décidé de ne pas les sacrifier pour son travail, même si celui-ci lui manquera à coup sûr. Stéphanie rêve de pouvoir devenir professeur en hôtellerie pour mélanger sa passion avec des horaires plus en adéquation avec sa vie de famille.
Le 27 mars, Au Duc de Brabant fermera ses portes, définitivement. D’ici là, le carnet de réservation est pratiquement complet et le téléphone n’arrête pas de sonner. La fin d’un lieu très représentatif de l’identité aclote. La fin d'une époque. La fin d’une histoire de famille, aussi.
François Namur - Images : Samuel Francis
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