Nous poursuivons notre série consacrée aux noms de rues du Brabant wallon et à leur origine. Nous mettons le cap sur Nivelles et le Boulevard de le Dodaine. Dodaine c'est le nom du grand parc public, poumon vert de la cité aclote. Un parc aménagé par la Ville début du 19ème siècle.Thibault van Raemdomck et Patrick Lemmens vous détaillent l'histoire de ce parc en compagnie de Pierre Hardat, guide à l' office du tourisme.
Dos d’âne, "dodaine" en wallon
Le parc tiendrait son nom du «dos d’âne», du barrage que le rempart médiéval opposait au cours d’un ruisseau qui prend sa source au sud de la ville. Les eaux ainsi freinées s’étalaient en une zone marécageuse qui sera régularisée au 17e s. Sur les plans de 1618, on distingue deux pièces d’eau : un canal long et étroit à la place de l’actuel étang rectangulaire, et un bassin rond à la place des parterres du jardin à la française, le tout entouré de marécages.
Le jardin français
Dès 1811, ce «marais bourbeux, dominant la ville en répandant sur elle des miasmes pestilentiels» incite le maire Jean-Baptiste Dangonau à l’aménager en promenade publique avec bassin, pelouses et allées plantées d’arbres. Le projet est revu en 1850 parce que l’eau stagnante et sans entretien continue de polluer ; le bassin méridional est alors comblé avec des déblais de l’ancien rempart et des parterres fleuris y sont disposés autour d’un kiosque chinois. Dès lors le parc sert de cadre à diverses manifestations ; une foire agricole, par exemple, recevra en 1887 la visite du roi Léopold II et de la famille royale.
La plaine des sports
Dans les années 1936-1938, des subventions d’Etat permettent aux bourgmestres Jules Mathieu puis Léon Jeuniaux de mener d’importants travaux pour adjoindre au parc une plaine de sports à la place de la zone marécageuse qui subsistait. On démolit le kiosque, on assèche et assainit le site, on rectifie le cours du ruisseau, on creuse et on empoissonne le lac, on construit le stade et ses annexes, on aménage des courts de tennis, une piscine à ciel ouvert et une plage de jeux pour enfants. Ces grands travaux permettent par ailleurs de résorber le chômage qui préoccupe les édiles. Inaugurée en 1938, la plaine de sports est dédiée à la Reine Astrid, encore présente dans toutes les mémoires trois ans après sa mort tragique et dont un buste dû au sculpteur nivellois Jean Mayer sera érigé en 1952.
Le jardin anglais
Le site est classé en 1945 et mis davantage encore en valeur en 1955 par un jardin anglais bordant l’avenue Jules Mathieu.
Dans les années 70, les installations sportives sont modernisées et la piscine désormais couverte est en 1974 la première piscine couverte de 50 m. en Wallonie (Sources-office du tourisme de Nivelles).
Reportage : Thibault van Raemdonck - Patrick Lemmens