En bordure de la Petite Gette, à Orp-Le-Grand, Ann-Laure Furnelle, coordinatrice de l’asbl Aer Aqua Terra, évoque la fin d’une année bien remplie pour les bénévoles et partenaires investis dans la remise au propre de nos rivières wallonnes.
« On n’y est pas encore tout à fait, mais on devrait arriver à 30 tonnes de déchets retirés cette année »
30 tonnes, un chiffre conséquent qui reflète autant la mobilisation des équipes que les réalités fluctuantes du terrain : « C’est une bonne année, même si nous avons déjà connu mieux ou pire. Tout dépend de la météo, de la pluie… et bien sûr des financements. »
Le casse-tête des responsabilités
Car pour Aer Aqua Terra, la question du financement reste un obstacle majeur. La raison ? Aucun niveau de pouvoir n’a officiellement la charge du nettoyage des cours d’eau. « Le gestionnaire du cours d’eau veille à l’écoulement et à la prévention des inondations, explique Isabelle Delgoffe du Contrat de rivière Dyle-Gette. La commune, elle, a une responsabilité sur la propreté publique. Mais le déchet, en lui-même, n’appartient vraiment à personne. » Cette absence de cadre clair complique la tâche des associations de terrain, qui dépendent de projets ponctuels et d’appels locaux pour poursuivre leur mission.
Un changement durable, pas seulement en surface
Au-delà du ramassage, l’enjeu est écologique : chaque intervention transforme profondément le cours d’eau. « Souvent, l’eau coule sur une chape de déchets figée depuis des années, raconte Ann-Laure Furnelle . En la retirant, on réactive les processus naturels d’érosion et de déplacement des sédiments : la rivière retrouve sa dynamique. » Isabelle Delgoffe insiste aussi sur la responsabilité collective : « Le déchet vient de la terre, donc de l’humain. Il faut éveiller les consciences. Aujourd’hui, on a des parcs à conteneurs, des solutions de tri : les mentalités doivent évoluer si l’on veut préserver notre “or bleu”. »
Appel aux communes et à la province
Si la Région wallonne apporte déjà un certain soutien, Aer Aqua Terra espère davantage de réactivité et de coordination, notamment du côté provincial. « Les choses avancent lentement, admet-elle, mais toutes les associations le savent. On aimerait surtout que le soutien provincial soit plus évolutif que redondant. » Malgré la répétition des gestes — bottes dans l’eau, sacs à la main —, le travail reste essentiel : chaque kilo retiré redonne souffle à nos cours d’eau, nos paysages et notre biodiversité.
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