Depuis 1991, la commune de Braine-le-château possède son musée de la pierre tombale. Un musée à ciel ouvert intitulé Lapidarium. Et c'est surtout unique en Wallonie.
Commençons notre visite de ce Lapidarium par une petite leçon de français... ou plutôt de latin... Enfin, disons d'un peu des deux. Lapidarium vient du latin "lapidarius" qui signifie "lapidaire". Un lapidarium est surtout en français un ensemble de pierres, de sculptures ou d'objets lapidaires exposés dans un musée. Sauf qu'ici, à Braine-le-Château, il s'agit d'un musée de la pierre tombale. "C'est comme un sanatorium", nous explique Jacques Pirson, le secrétaire du Syndicat d'initiative de Braine-le-Château. "Nous y soignons les tombes, les dalles et autres monuments funéraires. Ce projet est né en 1991 grâce aux ouvriers de la commune qui ont rassemblé les plus belles pierres tombales abandonnées !"
Ce jour-là, avec ce tapis de feuilles orangées, sous cette lumière d'automne, le temps était parfait pour visiter ce musée de la pierre tombale. Adossé à l'église Saint-Rémy de Braine-le-Château, à la place de l'ancien cimetière, ce lapidarium est unique en son genre. Musée à ciel ouvert, il présente une soixantaine de pierres tombales, de dalles et de croix funéraires. Et quand on y regarde de plus près, quand on scrute les détails de ces pierres, c'est là que nous apparaît l'histoire de la commune. "Prenez la tombe de la famille Van Ham", raconte encore Jacques Pirson. "Elle nous éclaire sur le passé industriel de la commune et de la vallée du Hain. La famille Van Ham possédait trois filatures. Il y a d'autres pierre comme celle appartenant à la famille De Gerlache, oui la famille de l'explorateur."
Qui est le Corsaire de Braine-le-Château ?
Aujourd'hui, les bénévoles du Centre communal de documentation aimeraient rendre les lieux encore plus didactiques avec l'installation de panneaux racontant la grande histoire de Braine-le-Château et les petites histoires de ces dalles funéraires. La plus ancienne date du 16e siècle et appartenait à Jehan Guy Doctobre. La plus récente date, elle, de 2011 et appartient la Comtesse Antoinette Cornet de Ways-Ruart. Toutes ces pierres racontent une histoire, même les plus mystérieuses comme celle du Corsaire. "La pierre du Corsaire, voilà comment les ouvriers communaux l'ont baptisée", avance encore Jacques, notre guide. "Ils l'ont trouvée un lundi matin, sans aucune explication. Quelqu'un l'avait déposée durant le weekend, sans prévenir. Les inscriptions sont trop effacées pour en apprendre davantage."
La visite de ce musée continue à l'intérieur de la paroisse Saint-Rémy avec, dès le hall d'entrée, une magnifique dalle, celle d'un couple de nantis. "Ils devaient être importants car on peut voir sur leurs épaules deux oiseaux de proie. Au Moyen-Âge, seuls les gens importants possédaient ce genre d'oiseaux", nous détaille notre secrétaire du syndicat d'initiative local.
Un archange casqué
Un dernier détail (et non des moindres). Ce musée se visite également le nez en l'air. Avec, là-haut, dans ses vitraux, la présence d'un archange casqué... ou plutôt celle du Roi Albert en Saint-Michel terrassant le dragon !
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