Comment capte-t-on un concert de musique classique pour la télévision ? À Musica Mundi, musiciens et techniciens travaillent en coulisses pour transmettre toute l’émotion du concert à l’écran.
Avant le concert, avant les applaudissements, il y a des heures de travail, de concentration et de répétitions. Tandis que les musiciens affinent chaque détail de leur interprétation, une autre équipe s’active dans l’ombre : celle chargée de capter l’émotion pour la télévision.
Car filmer un concert de musique classique ne se résume pas à poser quelques caméras face à une scène. L’enjeu est de traduire à l’écran l’intensité d’un regard, la précision d’un geste, la richesse sonore de chaque instrument. Un travail minutieux qui demande une importante préparation en amont.
Cinq caméras, une infinité de choix
Lors des répétitions, le réalisateur Vincent Panepinto, de TVCom, valide les positions des caméras et teste l’ensemble du dispositif technique. Avec cinq caméras à disposition, chaque emplacement compte. L’objectif : multiplier les possibilités de plans et être capable de capter chaque moment soliste, parfois très précis. "Filmer un violoncelle, ce n’est pas seulement filmer l’instrument, c’est choisir le bon détail, au bon endroit, au bon moment", explique-t-il. La captation exige donc une extrême précision, jusque dans les moindres mouvements.
Le rôle clé du directeur musical
Pour être au bon endroit au bon moment, le réalisateur peut compter sur un allié essentiel : le directeur musical, Thierry Loreau. Musicien de formation, il travaille partition en main et anticipe chaque entrée d’instrument, chaque passage clé de l’œuvre. "Je prépare le concert au moins une semaine à l’avance, je demande les partitions et je fais un découpage très précis de ce que j’aimerais montrer", explique-t-il. Son rôle est de transmettre en temps réel ces informations au réalisateur, qui les relaie immédiatement aux cadreurs. Un travail d’équipe qui demande rapidité, précision et une parfaite coordination.
Un enjeu artistique et pédagogique
Les directeurs de la Musica Mundi School suivent eux aussi de très près ces répétitions. Leonid Kerbel et Hagit Hassid-Kerbel veillent à ce que tout soit prêt, tant sur le plan artistique que technique. Pour eux, ce concert est un moment clé de l’année.
"Ce n’est pas seulement les derniers réglages, c’est aussi réfléchir à tout le travail acquis et donner les derniers conseils aux jeunes musiciens", souligne Leonid Kerbel. La captation fait pleinement partie de l’apprentissage : elle confronte les élèves aux exigences du monde professionnel et leur permet de se voir, de progresser et de se préparer à leur future carrière.
Un concert qui dépasse la scène
Pour Hagit Hassid-Kerbel, la captation a aussi une dimension humaine forte. "Les familles sont parfois à l’autre bout du monde, en Australie, en Argentine ou en Inde. Grâce à ces images, elles peuvent voir leurs enfants sur scène."
Outil de travail, souvenir précieux, moyen de partage sur les réseaux sociaux : la captation remplit plusieurs rôles. Sur scène, la musique s’élève. Mais en coulisses, un autre concert se joue, entre caméras, régie et cadreurs, chacun suivant sa propre partition.
Le soir du concert, tout sera prêt. Et à l’écran, le public pourra ressentir toute l’émotion de ce concert de musique classique.
Ce concert sera à voir en télévision sur TVCom le 25 décembre à 13H.
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