"Afin de permettre l'exploitation future de sa carrière à Quenast, Sagrex vient d'introduire une demande de permis pour déplacer la Drève Léon Jacques." Voilà une des phrases qui apparait sur la lettre reçue par les Rebecquois dans leur boite aux lettres. En effet, la carrière de Quenast gérée par la société privée Sagrex doit s'agrandir si elle veut continuer son activité. Le projet propose un ensemble d'aménagements comportant la construction d'une voirie de contournement et de plusieurs ouvrages d'art.
Déplacement de la Drève Léon Jacques
Pour pouvoir s'agrandir, la carrière de Quenast doit supprimer la Drève Léon Jacques. En effet, la voirie se trouve en plein milieu du plan de secteur, en d'autres mots, de l'endroit où se trouve la richesse des carrières. "Là où nous sommes, nous pouvons encore travailler 6 ans, nous explique Grégory Claustriaux, chargé du site de Quenast chez Sagrex. Si nous voulons pérenniser l'activité, il faut s'étendre sur notre site." Car en effet, la Drève Léon Jacques est une route privée. La société a donc tout a fait le droit de la supprimer si elle l'entend, et si le permis est accordé.
Seul hic : pas moins de 8.000 automobilistes empruntent chaque jour cette voirie qui alimente Quenast et Rebecq. C'est pour cela que le projet propose un ensemble d'aménagements : la construction d'une voirie de contournement, d'un rond-point ou encore d'une zone d'immersion temporaire sont prévus dans le dossier déposé auprès de la Région wallonne.
Et les riverains ?
Un déplacement plutôt qu'une suppression de voirie qui pourrait gêner certains riverains : 28 mètres sépareront la maison la plus proche de cette nouvelle voirie, déjà surnommée "la route de montagne" car elle passera sur les hauteurs du site, en bordure de terrils. "Une rampe de 8% que les routiers transportant le gravier devront gravir dès leur démarrage en quittant la carrière. Ces mainoeuvres, qui seront extrêmement bruyantes altèreront davantage encore le bien-être des habitants de Quenast, déjà affectés par la situation actuelle (bruit, poussières, environnement visuel et pollution)", peut-on lire dans un communiqué adressé à la presse et rédigé par Ecolo-Rebecq. "La construction de murs végétalisés ou encore l'utilisation de matériaux spécifiques permettront de réduire un maximum des nuisances", affirme-t-on chez Sagrex.
La transparence
L'enquête publique débutera le 3 avril. Et pour être le plus transparent possible, Sagrex organise des réunions d'informations avec les Rebecquois. L'une a eu lieu ce mardi, une autre, la semaine prochaine. Et les riverains semblent intéressés par le projet car toutes sont sold out. Une permanence à la commune sera également tenue chaque samedi matin pour répondre à toutes les questions des riverains durant l'enquête publique qui durera 30 jours.
Si le permis est accepté, les travaux débuteront rapidement sur le site de la carrière de Quenast. Il faudra environ 3 ans pour aménager tous les points de ce projet qui coutera 5 à 6 millions d'euros environ.
Florence Gusbin - Images : Patrick Lemmens - Montage : Katja Charlet