Il a battu tous les records. Plus de 500 heures de vol et 42 000 kilomètres parcourus. Le Solar impulse 2, cet avion solaire, a réalisé le tour du monde en 2016. Une aventure que Michel Dubois, un des pères belges du projet, est venu raconter aux élèves du Sacré-Coeur de Nivelles, ce lundi.
Changer les mentalités
Apprivoiser le soleil, un véritable défi qui s’avère aussi compliqué que de remplacer le pétrole. "Le plus gros challenge, c'est le changement des mentalités, raconte Michel Dubois, ingénieur qui vit à Jodoigne et qui a travaillé sur le Solar Impulse 2. On est tellement habitué à aller faire le plein de sa voiture qu'on ne remet plus ça en cause." Et pourtant, de nombreuses technologies peuvent réduire la consommation de l'énergie fossile que nous utilisons quotidiennement. Un bel exemple : le Solar Impulse 2 qui a traversé les deux plus grands océans en utilisant uniquement l'énergie solaire.
Pour voler autant de temps, de jour comme de nuit, dix années de travail ont été nécessaires. "Il fallait réduire le poids de l'avion car plus il pèse lourd plus il consomme d'énergie" témoigne Michel Dubois. Le Solar Impulse 2 s'est donc retrouvé composé d'ailes remplies d'air. Il devait également transporter suffisamment de batteries afin de stocker l'énergie produite durant les heures d'ensoleillement afin de voler la nuit. Même si ce système n'est pas encore assez performant selon l'ingénieur : "il faut 35 kg des meilleures batteries afin de stocker autant d'énergie que l'on retrouve dans 1kg de pétrole." L'expérience était scientifique certes mais avant tout, humaine. "Le pilote ne pouvait pas s'endormir ou seulement par tranche de 15 minutes, se souvient cet ingénieur. Nous avions mis en place un mécanisme de décharge électrique si le pilote commençait à s'endormir."
Cette "conférence-rencontre" organisée par l'Institut du Sacré-Coeur de Nivelles a permis aux élèves de 5ème et 6ème secondaire de découvrir l'envers du décor du destin incroyable du Solar Impulse 2.
Florence Gusbin - Images : Dominique Tournay