Le volet métallique du Ciné Centre de Rixensart se lève pour nous laisser entrer. Une exception en ces temps troublés pour les exploitants comme Alexandre Kasim. Les salles obscures sont fermées au public depuis des mois et l’on ne sait pas pour combien de temps encore. Le propriétaire du cinéma de l’Avenue de Mérode (et qui possède aussi les cinémas de Jodoigne et Stockel) aurait préféré célébrer les 30 ans de l’endroit d’une manière plus joyeuse, mais il vit la situation avec philosophie, persuadé que les clients reviendront dès que possible.
Un véritable cinéma de quartier
Le Ciné Centre peut en effet compter sur un public fidèle. Rares sont les Rixensartois qui ne se sont pas assis dans ces sièges. On y vient d’abord enfant avec ses parents ou grands-parents avant d’y emmener soi-même sa famille plus tard. C’est l’esprit et l’atmosphère qu’Alexandre Kasim a voulu imprimer à cette salle, depuis l’ouverture de son cinéma le 29 mars 1991, date à laquelle il a fait revivre un lieu qui fêtera bientôt son siècle d’existence. En résulte une salle atypique qui a réussi à survivre sans subsides contre vents et marées face aux grands groupes du marché, pourtant présents en grand nombre dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres aux alentours de Rixensart. Un cinéma de quartier chargé de petites et de grandes histoires, d’anecdotes et de souvenirs mais qui en vivra bien d’autres, Alexandre Kasim en est convaincu.
François Namur - Images : Samuel Francis