Chaque année, en Belgique, plusieurs milliers de faons terminent leur vie involontairement broyés par les faucheuses des agriculteurs. L'asbl "Sauvons Bambi" œuvre activement pour empêcher ce funeste destin.
Face au danger, le faon reste figé
Entre la mi-mai et la mi-juin, c'est la période de fauche pour les agriculteurs. Ceux-ci coupent les hautes herbes qui se dressent dans leurs prés en vue de le transformer en foin pour le bétail. C'est aussi durant cette même période que les faons vivent leurs premiers jours, peu après la saison des amours. Les jeunes cervidés ne sont âgés que de quelques semaines alors que leur mère prend soin d'eux dans ces mêmes champs de hautes herbes. Face aux faucheuses, qui progressent à une vitesse moyenne de 15 km/h, les chevrettes ont le réflexe et l'agilité suffisante pour s'enfuir. Les petits, quant à eux, restent pétrifiés. Un réflexe naturel qui leur est fatal.
Créée en 2019 à l'initative de Cédric Petit et Tanguy Allard, l'association Sauvons Bambi tente de déjouer ce triste sort. Inspirés par nos voisins allemands, les bénévoles de l'asbl survolent les champs avec des drones équipés de caméras thermiques. Il faut agir aux petites heures du matin pour repérer les traces de vie sur l'écran, avant que le soleil ne frappe les terres et réchauffe le sol. Dans les hautes herbes, les faons sont la plupart du temps invisibles à l'œil nu, c'est la seule solution qui ait fait ses preuves à ce jour.
Une mort de faon évitée, plusieurs bêtes épargnées
Les lièvres et les oiseaux nicheurs profitent également du survol des champs, les petits et les nids étant eux aussi reprérables avec une caméra thermique. En outre, ces actions évitent la mort d'une partie du cheptel des éleveurs. En effet, le bétail qui ingurgite du foin contaminé par les cadavres de faons est susceptible de développer le botulisme, une infection mortelle. Tout le monde trouve donc un intérêt dans l'œuvre de Sauvons Bambi, totalement gratuite pour les agriculteurs qui font appel à eux.
En 2021, ce sont ainsi plus de 200 faons qui ont été épargnés lors de 180 interventions. L'asbl compte 25 pilotes pour 23 drones, elle tente développer son réseau et multiplier les interventions partout sur le territoire belge grâce à l'appui financier des citoyens. Les caméras thermiques qui équipent les drones coûtent 4000 euros/pièce, un prix difficile à assumer, d'autant que les interventions sont gratuites. Vous pouvez adresser vos dons à l'association via son site internet.
Florentin Franche - Images : Paolo Coen