La clinique Saint-Pierre d'Ottignies a officiellement déposé sa candidature pour accueillir le futur Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles du Brabant wallon. Nous sommes la seule province de Belgique où il n'y en a pas encore.
Le Brabant wallon est sur le point de combler un vide en matière de soutien aux victimes de violences sexuelles. Actuellement, il s’agit de la seule province du pays à ne pas disposer d’un Centre de prise en charge des violences sexuelles (CPVS). Une situation qui pourrait bientôt changer grâce à la candidature officielle de l’hôpital Saint-Pierre d’Ottignies auprès du gouvernement fédéral. Le ministre de la Santé a en effet lancé un appel à projets auquel l’établissement ottintois a répondu avant la date butoir du 31 octobre. Le projet s’appuie sur une structure déjà existante mais jusqu’ici non financée. « Nous espérons maintenant l’accord de l’INAMI dans les semaines à venir », explique la direction hospitalière. Ce feu vert permettrait de lancer les travaux d’aménagement dans une villa attenante à l’hôpital, ainsi que la formation spécifique du personnel infirmier.
Une prise en charge globale et bienveillante
L’ouverture du CPVS d’Ottignies est envisagée pour juin 2026. Le centre fonctionnera 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Son objectif : offrir un accompagnement complet, médical, psychologique et judiciaire aux victimes de viol ou d’agressions sexuelles, dans un cadre apaisant et sécurisant. Concrètement, les victimes ne devront plus se rendre aux urgences ni répéter plusieurs fois leur récit. Elles seront accueillies dans un lieu dédié — la villa — comprenant une salle d’attente, une salle de soins, une salle de repos, une douche, un espace pour la police et un autre pour les psychologues. « Ici, on remet la victime au centre », souligne une responsable. « Elle rencontre une équipe formée qui la prend en charge dans sa globalité, sans jugement et sans contrainte. »
Déposer plainte ou non, un choix respecté
Jusqu’à présent, les prélèvements nécessaires à l’enquête ne pouvaient être réalisés que dans le cadre d’une plainte judiciaire. Une limitation souvent décourageante pour les victimes encore en état de choc. Le futur CPVS permettra, quant à lui, de recueillir les preuves médicales même si la personne ne souhaite pas immédiatement déposer plainte. Ces éléments pourront être conservés et utilisés plus tard si elle change d’avis. L’enjeu du projet dépasse ainsi le seul cadre médical : il s’agit aussi d’encourager la parole, de réduire le « chiffre noir » des agressions sexuelles non déclarées et d’offrir aux victimes la possibilité d’être entendues, soignées et accompagnées dès les premières heures.
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