C'est un mauvais souvenir qui a laissé des traces visibles à Rebecq, le projet de piscine intercommunale né il y a près de quinze ans d'une concertation entre Rebecq, Ittre, Braine-le-Château et Tubize, écrit son épilogue. À l'époque, les quatre communes s'unissent sous la forme d'une asbl, Sportissimo, pour bâtir une piscine qui permettra d'accueillir les élèves des quatre entités, privés depuis peu de celle de Tubize.
Le site du vélodrome de Rebecq est désigné, l'infrastructure étant laissée à l'abandon depuis bon nombre d'années. Les travaux de terrassement sont entamés en 2012 et une calamité frappe alors le chantier : un glissement de terrain se produit, réduisant à néant les espoirs de voir un jour une piscine s'y ériger. Des solutions sont envisagées à l'époque pour consolider le sol mais les frais d'un pareil ouvrage sont démesurément élevés par rapport au projet initial.
Le compteur de dépenses s'arrête... au bout de 13 ans
S'ouvre alors une procédure judiciaire qui durera près de dix ans. Une expertise judiciaire est menée pour déterminer la responsabilité de l'incident. L'expert a rendu son avis : l'auteur du projet et l'entrepreneur endossent la responsabilité complète du glissement de terrain survenu en 2012. Résultat : 1,2 millions d'euros d'indemnités devront être versés à Sportissimo.
"La hauteur de l'indemnisation n'est pas celle escomptée", se déçoit Dimitri Legasse, président de l'asbl. "La piscine était estimée à dix millions. Elle devait nous être livrée et elle ne l'a pas été, donc l'asbl a réclamé le prix de la livraison : les dix millions." Bien que conscient de ne jamais percevoir l'intégralité de cette somme, le montant annoncé aujourd'hui déçoit. Il permettra néanmoins de rembourser les autres entreprises engagées sur le chantier, ainsi que les indemnités bancaires. "L'intérêt de cette décision, c'est que les communes ne devront plus mettre la main à la poche", conclut Dimitri Legasse. Communes qui, depuis 13 ans, investissent l'équivalent d'un euro par an par habitant, soit 650.000 euros. À cela s'ajoute encore un subside provincial d'1,8 million d'euros.
Le projet de piscine définitivement à l'eau?
Y a-t-il encore un avenir à Sportissimo et au projet de piscine? La question reste pour l'instant en suspens. "En 12 ou 13 ans, les choses ont évolué. Il y a des piscines dans les communes avoisinantes renouvelées, nouvelles ou anciennes. Que ce soit à Soignies, à Braine-le-Comte, à Nivelles, à Braine-l'Alleud, à Halle ou à Enghien. Le besoin reste néanmoins, même s'il est moindre que ce qu'il était auparavant", indique Dimitri Legasse. L'avenir de Sportissimo et du projet sportif sera tranché dans quelques mois. "Une fois la convention signée par toutes les parties et les opérations techniques, juridiques, économiques et financières passées, il nous faudra effectivement envisager de l'avenir ou pas de l'asbl pour mener un projet similaire ou un autre." Cette décision ne devrait pas tomber avant la fin de l'année 2021.
Florentin Franche