Bon nombre d’agriculteurs à Boukombé, dans le nord du Bénin, produisent du fonio. Sa facilité à le cultiver et ses bienfaits sur la santé en font une céréale incontournable de l’Atacora.
Traditionnellement, le fonio est appelé Ipoiga, ce qui signifie petit et beaucoup. Il peut être comparé à un grain de sable. C’est l’une des céréales les plus anciennes d’Afrique. Outre son aspect nourricier, le fonio fait partie intégrante de la culture. Il accompagne les rituels des habitants : une naissance, un mariage ou un décès. Une femme venant d’accoucher et son enfant doivent, par exemple, consommer du fonio pour récupérer et être en bonne santé. Pour les habitants, il est donc impossible que la céréale manque un jour dans les assiettes.
Une culture facile et sans entretien
Cette céréale typique de l’Atacora est facile à cultiver. Sols sableux ou caillouteux, elle peut pousser là où plus rien ne pousse. Résistante aux différents climats, elle ne craint ni la sécheresse, ni les fortes pluies. Sa récolte précoce permet d’écourter la période de soudure, lorsque les réserves viennent à manquer. Deux types de fonio : mâle et femelle. Le premier est rougeâtre et se récolte dès le troisième mois. Pour le second, plus blanc, il faut attendre la fin du troisième mois. Produire cette céréale n’est pas un travail facile. Ce sont principalement les hommes qui la cultivent.
Le fonio, une céréale healthy
La céréale a de multiples vertus et qualités nutritionnelles. Elle est recommandée pour les personnes diabétiques et les personnes en surpoids. Elle facilite la digestion. Le fonio est naturellement dépourvu de gluten ce qui lui permet d’être consommé par les personnes allergiques ou intolérantes à cette protéine.
En cuisine, le fonio se prépare sous différentes formes : couscous, bouillie, pâte ou dans les pâtisseries. C’est un plat incontournable de l’Atacora que les habitants et les guides touristiques n’hésitent pas à faire découvrir.
Photo 1 : Au premier regard, on pourrait confondre un champ de fonio avec de simples prairies ou de vastes étendues d’herbe.
Photo 2 : Le fonio demande peu d’entretien. Il se cultive sur des sols sableux ou caillouteux. Peu importe le climat, sécheresse ou pluies abondantes, la céréale pousse.
Photo 3 : La graine du fonio n’est pas plus grande qu’un grain de sable. On distingue le fonio mâle, qui est rougeâtre, du fonio femelle, plus blanchâtre.
Photo 4 : En saison, le fonio est la première céréale à sortir de terre. Après l’avoir semé, il faut attendre trois à quatre mois pour le récolter.
Photo 5 : Arrivé à maturité, les agriculteurs coupent le fonio à l’aide d’un couteau. La récolte est souvent un moment d’entraide et de collaboration entre producteurs et voisins.
Photo 6 : Les brins de fonio sont rassemblés pour former des petits fagots. C’est sous cette forme qu’ils sont vendus.
Photo 7 : Les tiges égrainées et les graines récoltées, le fonio peut maintenant être transformé.
Laura Jadot et Cathline Delvaux - Images : Adrien Broze