C'était le troisième jeudi matin de grève et de marche pour le climat des élèves de secondaire. Ils étaient 3000 la première fois, 12500 la semaine dernière...et trois fois plus pour cette troisième édition. Ce sont plus de 35000 jeunes, mais aussi moins jeunes qui ont défilé dans les rues de Bruxelles pour appeler le monde politique à agir de façon urgente pour lutter contre le réchauffement climatique. Parmi eux, beaucoup d'élèves du Brabant wallon.
Tous prêts
Ce jeudi matin, ils étaient plusieurs dizaines d’élèves sur les quais de la gare d’Ottignies. Certains brandissaient des pancartes. Ce matin, ils ne sont pas allés à l’école, ils se sont rendus à la marche pour le climat à Bruxelles, avec un message important à faire passer. "On est tous la société de demain, et on est tous prêts à changer nos habitudes", nous explique cette élève ottintoise. "Ce qu'on demande, c'est que les politiciens prennent des mesures drastiques. On sait que cela va influer sur notre quotidien, mais on est tous prêts". Son amie renchérit : "En séchant les cours, cela va aussi choquer les gens et ils vont porter plus d'attention à ce que l'on fait, se demander pourquoi on le fait. On ne saura peut-être pas le faire tous les jeudis, mais comme cela, on montre une fois que l'on est là, même si on doit sécher une fois nos cours. Nos profs ne peuvent pas nous donner l'autorisation d'y aller, mais ils nous soutiennent quand même".
Les trains pour se rendre à Bruxelles étant bondés dès leur arrivée à la gare d’Ottignies, il a fallu plusieurs convois pour acheminer tout le monde à la gare centrale de Bruxelles. Signe avant-coureur du succès de cette 3e manifestation des élèves. Ils étaient 3000 la première fois, 12500 la semaine dernière, le triple cette fois-ci, plus de 35 000. Dont beaucoup venus des écoles du Brabant wallon. "A 17 ans, me dire que le monde dans lequel on vit est en train de mourir, cela fait peur", nous raconte Alicia Hens, élève de rhéto à l'Athénée de Rixensart. "J'ai envie que le gouvernement comprenne ça. Et que nous, on fasse des choses chez nous, certes, mais qu'eux prennent des décisions aussi pour que les choses changent. L'école nous fait devenir les adultes de demain. En venant ici, je prouve que le boulot a été bien fait et que je suis ce qu'on m'a dit". Cédric Gervy, lui aussi rhétoricien à Rixensart, ajoute : "Pour l'instant, on montre juste que l'on est présents tous ensemble en marchant. Après, on proposera tous des solutions et j'attends du monde politique qu'il nous écoute et accepte ces solutions petit à petit".
Faire bouger le gouvernement
Un peu plus loin, un groupe d'élèves du Lycée Martin V de Louvain-la-Neuve, avec le même genre de message. "C'est important pour montrer au gouvernement qu'il faut vraiment changer le climat parce que cela ne va plus du tout. Si nous, élèves, ne faisons pas quelque chose, ne sèchons pas pour manifester, le gouvernement ne va pas agir. C'est pour cela qu'on le fait pendant la semaine, pour faire bouger le gouvernement. Tous les jeudis, on continuera à venir ici, tant que le gouvernement ne fera pas quelque chose et que Madame Marghem ne fera pas quelque chose", lance Alina Gourari. Dans cet établissement, le directeur était tout d'abord réfractaire à la venue de ses élèves. Après qu'une pétition de plus de 300 signatures ait été lancée, il a finalement accepté que les jeunes participent à la marche bruxelloise.
Mais il n’y avait pas que des élèves de secondaire à cette manifestation. La Fédération des étudiants de Belgique avait lancé un appel. On retrouvait aussi des manifestants de tous les âges. Les initiateurs de Rise For Climate, qui avaient mobilisé 75 000 personnes le 2 décembre étaient également présents. Les étudiants l’ont annoncé, ils continueront à manifester chaque jeudi, si rien ne bouge. Entretemps, ce dimanche, on attend encore plusieurs dizaines de milliers de manifestants lors de la nouvelle marche Rise For Climate.
François Namur - Images : Patrick Lemmens