Avec le grand froid, on parle beaucoup des centres d'accueil pour les personnes sans domicile fixe. S'il n'existe pas d'abri de nuit en Brabant wallon, certaines structures hébergent des personnes en situation de grande précarité pour des périodes très longues, parfois plusieurs mois même. C'est le cas de l'ASBL les 4 vents de Nivelles qui propose le gîte et le couvert pour une somme modique, le temps que ces hommes, ces femmes, parfois ces familles, retrouvent un projet de vie.
Des témoignages touchants
A quelques pas de la Grand Place de Nivelles, les 4 Vents ne demandent de remplir aucune condition particulière pour être hébergé. Une règle à suivre, toutefois, celle des 3 'r' : respect de soi, respect des autres et respect des consignes. Ils sont plusieurs à vivre dans la structure proposée. "Les personnes sont ici pour des raisons diverses", détaille John Scott, éducateur sur place. "Dans un premier temps, la perte d'un logement pour des raisons diverses. Mais nous avons des profils différents : des gens qui sont dans la rue depuis plusieurs années, ou des personnes qui vivent un accident et se retrouvent dans une situation difficile". Effectivement, les histoires et les témoignages, touchants, sont variés. Mais ils attestent toujours d'un parcours compliqué. "Je gagnais très bien ma vie", se souvient Frédéric, qui vit aux 4 vents depuis 3 mois. "Et puis, la descente aux enfers : dépression, tout ce qui va avec, j'ai perdu ma maison, ma voiture, j'ai tout perdu. De ma faute, hein. Il faut savoir se regarder dans la glaçe et faire une introspection".
Définir un projet de vie
Si Frédéric est venu seul aux 4 Vents, on y trouve aussi des couples ou des familles monoparentales. Des personnes d'horizon divers qui constituent la richesse de la vie communautaire de la maison. "On est accueillis, on est comme une famille. Le soir, on s'amuse, on rigole, on prend les repas ensemble", témoigne Marie-Arielle. La vie collective permet aux personnes accueillies de se responsabiliser mais aussi de reprendre pied. L'ASBL les aide à définir un projet de vie vers lequel s'élancer. "Les séjours chez nous sont d'une durée maximale de 9 mois", précise John Scott. "Pendant ce temps, nous travaillons avec la personne et mettre en place un projet avec elle. Ce qui va lui permettre, dans le meilleur des cas, de quitter la structure pour un logement". Envisager un futur, s'y projeter, voilà qui permet d'avancer. Marie-Arielle, par exemple, voudrait trouver un logement, tandis que Frédéric, lui, cherche du travail et passera bientôt un entretien d'embauche en France.
Pour en savoir plus, le site de l'ASBL.
Nathalie Wacquez et François Namur - Images : Adrien Broze