Dès le début de la Seconde guerre mondiale, le fort militaire de Breendonk fut réquisitionné par les Nazis. Situé entre Bruxelles et Anvers, des milliers de personnes y furent emprisonnées et forcées à travailler. Aujourd'hui, le fort perpétue le souvenir de ces atrocités. La Province du Brabant wallon organise des visites, chaque année, pour un millier d'élèves de 5 et 6 ème secondaire. Ils découvrent ainsi les horreurs auxquelles l'intolérance peut mener.
Un camp de travail transformé en camp de concentration
Visage tourné vers le mur, mains en l’air. Voilà comment devaient attendre les nouveaux venus au Fort de Breendonk avant de recevoir leur uniforme de prisonnier. Ils abandonnaient leur prénom pour ne devenir qu’un simple numéro, totalement déshumanisés par les Nazis.
Le fort de Breendonk a enfermé plus de 3.500 personnes dans des conditions inhumaines. L’histoire peut se découvrir à travers ses murs : travail forcé, 8 heures par jour, sans nourriture suffisante pour survivre. Les photos de détenu à leur arrivée et après quelques semaines seulement dans le fort parlent d’elles-mêmes : une dizaine de kilos voire plus, en moins ! Le camp de travail de Breendonk ressemblait fortement à un camp de concentration. "C'était un camp de transit, explique Pierre Bormans, guide. Mais en réalité, pour la plupart des détenus, c'était comme un camp de concentration parce l'un des gardiens, responsable du fort, venait d'un camp de concentration. Il dirigeait le fort comme un camp de concentration."
Des centaines de prisonniers sont morts totalement épuisés ou tués par les nazis dans le fort de Breendonk. Un des camps nazis les mieux préservés d’Europe. Aujourd’hui, il perpétue le souvenir et sensibilise les jeunes aux valeurs, aussi belles que fragiles, de la démocratie. Une valeur importante car pour Pierre Bormans, "l'histoire se reproduit malheureusement ". Il existe, en effet, encore des endroits où on torture les prisonniers politiques.
Florence Gusbin - Images : Patrick Lemmens