Un mouvement de grève initié par la CNE s'est enclenché au sein des centres de Promotion de la Santé à l'École (PSE). Mandatés par la Fédération Wallonie-Bruxelles pour assurer le tracing du coronavirus depuis la rentrée, les centres ne parviennent plus à assurer leur mission de base, à savoir le suivi médical des élèves.
Des troubles de la santé qui ne sont plus détectés
"Ça fait 4 ou 5 ans qu'on a plus vu certains jeunes pour des visites médicales, ça permettait de dépister des cas de scoliose, d'obésité, des problèmes de vue ou des troubles de la santé mentale. Depuis le Covid, on a énormément de cas qui ne sont plus détectés", explique Pierre Squifflet, directeur du réseau des PSE dans l'enseignement libre en Brabant wallon.
"Je pense au cas d'un jeune en 4e année de mécanique qui a connu trois quarantaines successives. Il a été diagnostiqué positif au coronavirus, il est reparti pour dix jours. C'est un élève qui est en plein décrochage scolaire", témoigne Pierre Squifflet. Parmi les 43.000 élèves sous l'égide du réseau, 950 cas de Covid ont été détectés depuis la rentrée, majoritairement parmi les élèves du fondamental. "Ça occupe tout notre temps", ajoute encore le directeur des PSE.
L'alerte ne date pas d'hier
Un mois plus tôt, les directions d'écoles du réseau secondaire libre alertaient déjà les autorités sur le fait que le tracing occultait leurs autres activités. La CNE et les PSE du Brabant wallon demandent au cabinet de la ministre Linard, en charge de l'Enfance et de la Santé en Fédération Wallonie-Bruxelles, qu'un call center spécialement dédié au tracing en milieu scolaire soit mis en place, pour décharger les écoles et les PSE. Le cabinet précise qu'une collaboration avec le call center régional bruxelles est en train de se mettre en place "afin de libérer les PSE du travail de tracing des cas Covid". Au niveau wallon, une démarche similaire sera entreprise, sans échéance avancée par la ministre.
"La charge et les heures de travail que cela représente pour ces équipes sont énormes", reconnaît Bénédicte Linard. Plusieurs mesures ont d'ores et déjà été prises par la ministre pour soulager leurs épaules : 2 millions d'euros supplémentaires par an ont été dégagés pour renforcer les équipes et les règles de quarantaine ont été assouplies.
Les différents ministres en charge de la Santé se rencontreront ce mercredi 20 octobre. La ministre Linard souhaite notamment rediscuter les règles en matière de quarantaine et de tracing actuellement en vigueur dans les écoles, alors que les enfants ne sont pas ou peu gravement malades. "Les conséquences de ces mesures sur le bien-être et la santé mentale des enfants sont pourtant, elles, bien réelles et en hausse".
Florentin Franche