La situation des populations d'insectes et notamment de papillons est très préoccupante. Leur déclin est brutal et s'accentue fortement ces dernières années. Durant tout le mois de juillet, Natagora invite les citoyens à recenser les effectifs de papillons. L'occasion aussi de sensibiliser le public aux bons gestes à suivre pour les favoriser au jardin.
C'est que ce fait Frédéric Raes, un membre du Réseau Nature de Natagora. Il est passionné d’insectes et notamment de papillons. Dans son jardin lasnois, il s’efforce de les accueillir au mieux en gardant en mémoire trois grands principes : les papillons ont besoin de fleurs indigènes et sauvages pour se nourrir, leurs chenilles sont inféodées à certaines espèces comme par exemple l'ortie, qu'il convient de laisser se développer, et ces insectes doivent aussi pouvoir trouver un abri pour l'hiver, souvent au sol. Frédéric favorise donc la biodiversité sur l’ensemble de son jardin. Il laisse notamment certaines zones sauvages, qu'il ne fauche qu'une fois par an. Ailleurs sur sa parcelle, Frédéric mélange une grande variété de plantes : bourraches, népétas, rhubarbes, groseilliers, lavandes, etc. Une diversité qui attire de nombreux insectes et garde le sol couvert en permanence, avec tous les bienfaits que cela apporte.
Un effondrement rapide
Mais malgré toute son attention, Frédéric le constate, lui qui avait pu observer 23 espèces diurnes en 2018 et 2019, les papillons sont de moins en moins nombreux et certaines espèces ne se montrent plus. L’effondrement est rapide et brutal. L’association Natagora appelle donc les citoyens à agir en faveur des papillons, notamment en les recensant durant tout le mois de juillet. Un comptage très utile au niveau scientifique.
Face à cette urgence, chacun peut agir à son niveau et être acteur de changement. Les jardins représentent une surface énorme et un réel potentiel pour venir en aide à des espèces, dans notre pays. Faisons donc évoluer nos mentalités et laissons plus de place à la nature et à sa spontanéité. Arrêtons les pesticides et laissons les plantes sauvages s’installer et accomplir leurs cycles en évitant de tondre l’entièreté de la pelouse. Le site de Natagora regorge de conseils à appliquer chez soi.
François Namur - Images : Dominique Tournay et Arnaud Dedier