Ce matin, une vingtaine de représentants syndicaux du personnel soignant menaient une action devant le centre psychiatrique Le Domaine, à Braine-l'Alleud. La raison : l'obligation vaccinale qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain avec des sanctions à la clé à partir du 1er avril pour les réfractaires.
Les soignants, éternels pointés du doigt
Les syndicats ne se disent pas opposés à la vaccination, que du contraire. C'est plutôt le manque de reconnaissance et le sentiment d'être stigmatisés qui priment, pour Marie Tillière, secrétaire permanente CSC Services Publics : "On ne comprend pas pourquoi la pression pèse toujours sur les épaules du personnel soignant alors qu'on fait déjà tout ce qui est nécessaire en matière de règles sanitaires. Quand on parlera de vaccination générale, on n'aura plus notre mot à dire."
Un manque de personnel criant se fait ressentir, et ce, depuis bien avant la pandémie. La qualité des soins en pâtit, notamment au sein du Domaine, qui héberge des personnes souffrant de troubles psychiatriques. Alors que plusieurs soignants étaient parfois nécessaires pour faire face à une situation difficile, ils se retrouvent parfois seuls et désemparés avec un patient en proie à une crise. Même constat du côté des patients qui peuvent parfois avoir le sentinement que les soins administrés ne sont pas de qualité, expédiés pour permettre au personnel d'affronter une charge de travail qui croît.
L'efficacité discutable du Fonds Blouses Blanches
Le Fonds Blouses Blanches visant la création de 4500 à 5000 nouveaux emplois dans le secteur chaque année, grâce à une enveloppe de 400 millions d'euros, ne porte pas ses fruits. En pratique, les candidats infirmiers manquent à l'appel en raisons des conditions de travail difficiles et l'année d'étude supplémentaire instaurée en 2016 ralentit la formation des nouveaux infirmiers. La CSC espère une revalorisation du métier, une hausse substancielle des salaires et un retour à ce qui fait l'essence même de la profession : aider les autres.
Florentin Franche - Images : Adrien Broze