Le Gouvernement wallon, à l'initiative de la ministre Valérie De Bue, a ajouté douze nouveaux biens à la liste des lieux reconnus comme patrimoine exceptionnel de Wallonie. Trois de ces douze biens sont situés en Brabant wallon, et parmi eux, le château de Jodoigne-Souveraine. Un endroit rebâti au 18ème siècle qui a joué un rôle agricole et d'apparat. Ses propriétaires, le comte Bernard de Traux de Wardin et son épouse Wendy Pastur, nous en ont ouvert les portes.
La pierre de Gobertange au second plan
Le comte Bernard de Traux de Wardin, 81 ans, est intarissable quand il s’exprime à propos du château et du domaine dont il est propriétaire. Face au corps de logis, il nous fait remarquer les différences qui existent entre les deux parties du bâtiment, auparavant séparées par un mur. D'un côté, la partie d'apparat, de prestige, où les briques cotoient les belles pierres bleues. De l'autre, la partie agricole, où apparaissent des morceaux de pierre de Gobertange. Cette pierre si admirée à notre époque était, à l'époque, moins chère car plus locale, et donc moins prestigieuse, affectée dans ce cas-ci aux locaux utilitaires !
Un lieu chargé d'histoire
Si le site a beaucoup évolué au fil du temps et que son aménagement a pris des générations, au gré des constructions et des acquisitions de terrains, c’est en 1764 que le corps de logis de Jodoigne-Souveraine (ou de la Cense de Glymes) voit le jour, à l’initiative de deux demi-frères : Antoine Joseph, Comte de Glymes et Ernest Joseph, baron de Spangen (prononcez Span) et seigneur d’Ottignies. Ils remanient alors probablement le bâti existant, propriété depuis plusieurs siècles de cette prestigieuse famille de seigneurs locaux, les comtes de Glymes. Aujourd’hui, et depuis 1840, c’est la famille de Traux de Wardin qui est la descendante directe des Glymes. Le château et le domaine de Jodoigne-Souveraine recèlent plus d’une histoire, plus d’une anecdote. À propos de cette tour penchée, par exemple, probablement car le bâtiment fut construit plus imposant que ce qui était prévu au moment où les fondations ont été creusées. Ou encore à propos de cette aile, proie d’un terrible incendie en l’an 2000. Le travail des pompiers a permis de limiter l'ampleur du sinistre, mais les dégâts furent considérables. Des milliers de litres d'eau furent déversés sur le bâtiment, ce qui fit craindre le pire pour les magnifiques voûtes des anciennes écuries. Heureusement, cet ouvrage magistral fut préservé et peut toujours être admiré aujourd'hui.
Très fiers de leur héritage et du travail des artisans et bâtisseurs qui ont apporté leur touche au domaine au cours des âges, le Comte Bernard de Traux de Wardin et son épouse Wendy Pastur ont toujours voulu s’impliquer dans la vie de leur région et ouvrir la propriété au public pour que celui-ci puisse y trouver inspiration et connaissances. Une façon de faire profiter au plus grand nombre de ce patrimoine exceptionnel de la région.
François Namur - Images : Patrick Lemmens - Montage : Katja Charlet