Après une semaine de grève, les travailleurs de Logistics Nivelles avaient décidé de reprendre le travail. Un vote avait été organisé parmi les affiliés des différents syndicats. Mais ce jeudi matin, quand les employés se sont présentés à leur poste, une mauvaise surprise les attendait. "A 6h15 du matin, la direction est descendue à la cantine en disant qu'il n'y avait pas de travail pour l'instant et que nous pouvions rentrer chez nous", raconte Joseph Cavalli, délégué permanent SETCa. "Il n'y a eu aucune concertation avec une délégation syndicale, on apprend cela de but en blanc. Cela a été très mal accueilli. Au bloc frais, fruits et légumes, également. On a demandé un bureau de conciliation, normalement pour demain après-midi".
Peur de la suite
En attendant cette éventuelle réunion, les travailleurs sont restés dans les locaux de l’entreprise, ils ont refusé de rentrer chez eux. Mais ils redoutent la suite. "On est restés", explique Joseph Cavalli. "Maintenant, le seul risque, c'est que la direction envoie un huissier pour nous faire dégager. A mon avis, la volonté de la direction est de fermer le site. J'ai même peur que, si le chômage économique démarre, elle fasse vider l'entrepôt".
Chez les travailleurs, c’est donc l’incertitude, affirme ce syndicaliste. La fermeture annoncée du site est prévue à l’automne 2022. Mais comment poursuivre l’activité dans de telles conditions ? "Moi, je vois très mal la suite. Le sentiment chez les travailleurs, c'est que, si c'est pour continuer ainsi durant l'année de travail promise, il vaut mieux négocier vite et que l'on s'en aille. On ne peut plus rester dans des conditions pareilles", ajoute le délégué permament SETCa.
La direction réagit
Jointe par téléphone, la direction de Kuehne+Nagel Logistics s’en tient à un communiqué expliquant que "maintenant que le site de Nivelles peut rouvrir, un contrôle du matériel doit être effectué pour s’assurer qu’il réponde aux normes de sécurité, notamment alimentaires. Une opération qui prendra plusieurs jours". D’après elle, c’est pour ce motif qu’il a été demandé aux travailleurs de rentrer chez eux.
François Namur - Images : Adrien Broze