Une 'plastic attack' est prévue à Bruxelles ce samedi. Lors de cette opération, déjà menée dans d'autres pays, les militants feront leurs courses dans un magasin Delhaize, les payeront et puis enlèveront tous les emballages pour les laisser dans la grande surface. Une façon de dénoncer le suremballage et l'usage massif du plastique. Mais pour réduire ses déchets, il est aussi possible de consommer différemment et de se tourner, par exemple, vers des magasins de vrac. Ils se développent de plus en plus en Brabant wallon. GraspHopper, par exemple, a ouvert ses portes à Ottignies, il y a un peu plus d'un an. Ce magasin lancé par un couple prône le zéro déchet, mais aussi une consommation bio, responsable et locale.
Des centaines de références en vrac
Du plastique, vous n'en trouverez quasiment pas chez GraspHopper, The refill grocery, à part quelques rares capuchons ou certains contenants qui restent au magasin. Cette épicerie propose uniquement du vrac. "Le magasin n'est pas zéro plastique, mais vous, vous faites des courses zéro plastique", précise Thomas Moreau, qui a lancé le projet avec son épouse. "Nous avons commencé en 2015 le zéro plastique dans notre ménage. Et puis, avec Vanessa, on s'est dit que ce n'était pas possible de faire 15 magasins pour éviter le plastique. Il y a toujours un moment où on retourne dans un magasin traditionnel et où on embarque du plastique. On s'est dit qu'il fallait une épicerie qui soit locale, de quartier et dans laquelle on puisse trouver tout". Dans le magasin, vous pouvez trouver des centaines de références : boissons, légumes, céréales, fromages, légumineuses et même produits cosmétiques et d'entretien. Concernant ceux-ci, vous pouvez d'ailleurs acheter les ingrédients bruts pour fabriquer vous-même le produit final.
Une démarche militante
L'ensemble des articles est labelisé bio et provient au maximum de producteurs locaux. Les propriétaires assument la démarche pédagogique et militante de leur projet. "Par nature, le projet est dans la transition. Il y a vraiment un travail que nous faisons avec nos clients. On leur fait découvrir qu'ils peuvent revenir au vrac, qu'ils peuvent venir avec leurs contenants pour acheter du fromage ou de la charcuterie à la découpe. On leur explique aussi les produits de saison. On échange énormément avec nos clients et on fait en sorte qu'ils puissent progresser, et ils nous font progresser aussi. On a la même démarche vis à vis de nos fournisseurs que nous sensibilisons pour qu'ils diminuent leurs emballages en plastique, remettent des consignes sur leurs bouteilles, etc". GraspHopper organise aussi régulièrement des ateliers et formations à destination de ses clients pour approfondir la démarche.
Une organisation différente
Une démarche qui a séduit de nombreuses personnes qui fréquentent le magasin, équipés de leurs contenants qu'ils pèsent à l'entrée pour en déterminer la tare et ainsi éviter de payer celle-ci. Une organisation différente des courses en grande surface, qui demande de changer ses habitudes au départ, mais à laquelle on se fait assez vite. "J'ai acheté des contenants que j'ai gardé. C'est un peu de contrainte, mais pas vraiment parce que cela vient naturellement quand on a ses contenants", explique Yves Dewelee, client du commerce. "C'est une démarche engagée : favoriser le commerce local, faire moins de déchets et je m'y trouve bien, c'est un commerce de proximité et c'est ce que je souhaite. En plus, je peux payer en Talent". L'épicerie accepte et favorise en effet le Talent, la monnaie locale du centre du Brabant wallon. GraspHopper accumule donc les avantages et répond à une demande de plus en plus importante dans le Brabant wallon. Plusieurs commerces en vrac ont d'ailleurs vu le jour dans notre province.
François Namur - Images : Patrick Lemmens