L'annulation des 24 Heures Vélo de Louvain-la-Neuve a suscité beaucoup de frustrations chez les étudiants et ceux-ci ne décolèrent toujours pas. Leur cible est toujours la même : le bourgmestre d'Ottignies-Louvain-la-Neuve.
Une lettre ouverte
Ce mercredi, alors qu'une minute de silence symbolique était respectée à Louvain-la-Neuve, en mémoire des 24 Heures perdues, différents groupements étudiants ont adressé une lettre ouverte à Jean-Luc Roland, barrée d'un bandeau noir.
Voici cette lettre dans son intégralité :
Réaction de Jean-Luc Roland
Ce vendredi, le bourgmestre d'Ottignies-Louvain-la-Neuve a réagi, via une longue lettre de presque 3 pages. Dans celle-ci, Jean-Luc Roland assume toute la responsabilité de l'annulation des 24 Heures Vélo :
"Que cet émoi – qui s’est traduit à l’occasion par des accusations violentes et de la diffamation – se soit dirigé contre le bourgmestre que je suis, je peux le comprendre. Le bourgmestre est en charge, notamment, de la sécurité. L’annulation des 24h00 a été directement liée à des considérations de sécurité. On pouvait se douter que je sois pointé comme le responsable de la décision. J’ai déjà eu l’occasion de le dire : je ne vais pas me défiler. J’assume pleinement cette importante responsabilité."
Il y rappelle cependant l'importance du facteur 'sécurité' et écarte les critiques l'accusant de vouloir tuer l'animation étudiante :
"Concernant la menace que vous jugez manifeste, je vous le dis simplement, mais fermement : elle est fausse. Et je vous invite à abandonner ce type de rhétorique que je connais depuis des années, mais qui ne repose sur rien. Et en tout cas pas sur les chiffres.
Je vous invite à abandonner cette rhétorique, non seulement parce qu’elle est contraire aux faits, mais aussi parce qu’elle attise une suspicion qui oppose les groupes sociaux qui composent Louvain-la-Neuve.
Or l’originalité du projet de Louvain-la-Neuve est précisément d’être une ville de mixités : mixité étudiants – non étudiants, mixité philosophique et religieuse, mixité culturelle. Louvain-la-Neuve est le contraire d’un campus où l’université serait comme en vase clos. Louvain-la-Neuve est une ville universitaire où l’université s’intègre au tissu urbain. Telle est la formidable richesse de Louvain-la-Neuve.
Au risque de me répéter : cessez d’utiliser ces mots qui heurtent et sont des accusations gratuites. J’en ai personnellement fait les frais, notamment sur les réseaux sociaux, mais les messages que j’ai reçus depuis lors, montrent qu’une partie importante des habitants de Louvain-la-Neuve, ont eux aussi été heurtés par ces accusations.
Je ne veux pas de cette guerre-là !
Permettez-moi une incise plus personnelle. Je suis arrivé à Louvain-la-Neuve en 1973. C’était la deuxième rentrée académique sur le site. Deux ans plus tard, je terminais mes études (ce qu’on appelait une licence, à l’époque) et je faisais le choix d’habiter à Louvain-la-Neuve. Parce que ce projet de ville me fascinait. Précisément parce qu’il n’était pas conçu comme un campus. J’ai donc la faiblesse de croire que je connais assez bien Louvain-la-Neuve. Sous toutes ses facettes et dans toute sa diversité. Depuis que je suis bourgmestre, je n’ai pas cessé de veiller à la réussite de ce projet de ville-là. Que j’aime expliquer ou rappeler autant aux étudiants qu’aux nouveaux habitants."
Jean-Luc Roland insiste également sur le "formidable travail de dialogue" mené depuis des années entre étudiants et habitants. Un dialogue qu'il souhaite poursuivre, se tenant à disposition des étudiants pour évoquer ce dossier.
François Namur
