Difficile de garder la patate pour Alexandra Carcan. Sa friterie "J'ai la patate" située le long de la chaussée de Namur à Villers-la-Ville menace d'être détruite pour y construire des places de parking. De nature joviale, l'entrepreneuse préfère ne pas se laisser abattre et lance un appel pour trouver un nouveau terrain d'accueil.
Des orages, Alexandra en a déjà traversé. À la tête d'un institut de beauté installé dans le centre-ville nivellois, elle décide de se lancer dans une nouvelle activité alors que son centre doit garder les portes closes. En janvier 2021, Alexandra reprend le fonds de commerce de l'ancienne friterie La Sartoise, déclarée en faillite fin 2020.
Les deux années qui suivent, la dynamique entrepreneuse les passe à restaurer la friterie et à fidéliser sa clientèle. Alors que tout semblait rouler pour le mieux, Alexandra est informée par le propriétaire du terrain sur lequel est installé la baraque à frites depuis 35 ans qu'elle doit quitter les lieux d'ici juin 2023, estimant qu'aucun contrat ne les lie quant à l'occupation du terrain. Douche froide pour celle qui avait investi 120.000 euros dans la friterie pour son rachat et sa remise à neuf.
La friterie "J'ai la patate" avant sa rénovation (Photo : Alexandra Carcan)
La friterie "J'ai la patate" après sa rénovation (Photo : Alexandra Carcan)
"C'est un projet immobilier, je ne veux pas mettre ma main devant les autres, mais pas au détriment d'un indépendant", commente Alexandra, elle qui espère encore poursuivre ses activités sur place le plus longtemps possible pour amortir son investissement. "Il me reste encore 22.000 euros avec le leasing de la friterie", précise-t-elle.
Loin de se laisser abattre, Alexandra envisage alors le déménagement de sa baraque à frites dans l'hypothèse où elle devrait quitter le terrain. Elle lance alors un appel au public pour tenter de retrouver un terrain qui puisse accueillir sa friterie amovible le long de la chaussée. Malheureusement, cela ne se fera pas sans quelques séquelles. La véranda attenante au bâtiment devra être détruite, de même que l'annexe, construit dans le sol. Un peu de casse ne semble pas effrayer la frituriste, qui en a déjà vu d'autres.
Florentin Franche