Le torchon brûle entre la commune de Tubize et Infrabel. En cause : la suppression des passages à niveau sur le village de Saintes. Tubize estime que ces suppressions couperaient le village en deux. De son côté, Infrabel affirme agir au nom de la sécurité et considère avoir investi un maximum pour réduire les inconvénients de ces suppressions. Une rencontre entre les deux parties s'impose pour atténuer les tensions.
UN tué par mois sur les passages à niveau en Belgique
Chaque jour des usagers de la route prennent des risques inconsidérés sur les passages à niveau. L'an dernier, en Belgique, ces comportements inconscients ont causé 51 accidents, 9 décès et un blessé grave. « Les gens ne respectent pas les passages à niveau, il y a 50 accidents par an en moyenne, une personne qui décède par mois, cela crée aussi des problèmes de ponctualité, ce qui nuit à l'ensemble des navetteurs » explique Arnaud Reymann, porte-parole d'Infrabel.
Un bon passage à niveau est un passage à niveau qui n'existe pas
Pour enrayer ce phénomène, mais aussi pour alléger les coups d'entretien de ces intersections et résorber autant que possible les retards des trains, Infrabel a pris la décision de réduire au maximum le nombre de passages à niveau.
En 10 ans, 220 passages à niveau ont été supprimés, soit une vingtaine chaque année. Il reste plus de 1.730 parmi lesquels les 4 situés entre Rebecq et le village de Saintes sur la commune de Tubize. Seulement voilà, les Autorités communales de Tubize et certains riverains ne voient pas d'un bon œil ces suppressions qui modifieraient leurs trajets habituels.
« Ces mesures vont couper Saintes en deux »
Infrabel a, d'ores et déjà, décidé de supprimer intégralement les passages à niveau qui, selon une étude indépendante de mobilité, causeraient le moins de perturbation en matière de fluidité. En d'autres mots, sur 2 km 450, les voitures n’auraient plus que deux accès pour traverser les voies au lieu des quatre actuellement. « En fermant ces passages à niveau, on coupe le village en deux, c'est-à-dire que la partie nord du village de Saintes qui a déjà été tronçonnée par l'arrivée du TGV, par l'autoroute et maintenant par la fermeture de ces passages à niveau, sera isolée du reste du village et même des services de secours » dit Michel Picalausa, l'échevin des Travaux de Tubize.
« Nous voulons rencontrer les gens qui peuvent décider pour faire d'autres propositions »
Le projet de construction de deux ouvrages d'art par Infrabel pour favoriser la mobilité des piétons et des voitures pour un montant de 2 millions 700 mille euros ne satisfait pas la commune de Tubize qui souhaiterait notamment la création d'une voirie supplémentaire et un passage pour les cyclistes et les piétons au niveau de la rue du gros chêne et de la station parce que c'est la rue qui conduit au centre du village. "Trop cher rétorque Infrabel. Nous dépensons déjà 2 millions 700 euros pour les chantiers à Saintes. Nous devons garder des budgets pour les régions plus denses en matière de population. Il reste à Infrabel plus de 2.700 passages à niveau à fermer, nous ne disposons pas d'un budget illimité. La commune peut, quant à elle, faire les aménagements qu'elle souhaite mais à ses frais. Mais Infrabel est toujours disposé à une rencontre constructive avec la ville de Tubize" affirme Arnaud Reymann.
Nathalie Wacquez