Depuis ce 2 mars, la grande enseigne française, Furet du Nord, s'est installée à Louvain-la-Neuve et à Namur. Une première pour le groupe qui désirait s'étendre sur le marché belge. "Le marché wallon est comme une extension du marché français que l'on occupe", explique Pierre Coursières, Président du Furet du Nord. "On essaie de s'intégrer tout doucement dans le marché belge qui est quelque peu différent de celui que l'on connait".
Le prix unique du livre ?
En effet, en Belgique, 74% des ouvrages vendus sont importés de l’étranger. Parmi eux, plus de la moitié subit la tabelle. Imposée par les distributeurs français, cette pratique avait pour objectif de pallier aux surcouts causés par l’importation et la différence de valeur entre la monnaie belge et française. Une pratique désormais obsolète et très contraignante pour les libraires, puisqu’un livre vendu en Belgique est 12 à 15% plus cher qu’en France. Mais aujourd’hui, l’arrivée du prix unique du livre en Belgique semble attirer les grands groupes français, comme celui du Furet du Nord. "C'est clairement quelque chose qui nous a poussé à franchir le pas", confie le Président du Furet du Nord.
Une offre plus étoffée
L’enseigne nordiste accélère donc son essor en s’installant en Wallonie. Le Furet du Nord reprend les fonds de commerce de l’ancien propriétaire des deux enseignes Chapitre.be, Actissia. L’emploi sera préservé et l’offre beaucoup plus étoffée. "Nous désirons étendre notre offre en proposant des jeux de société pour adultes et pour enfants, par exemple", explique Pierre Coursières. Même si l’on observe une diminution, le marché du livre en langue française en Belgique pesait 240 millions d’euros en 2016. Un marché largement dominé par Amazon, qui représenterait, à lui seul, un quart du marché total. Mais le Furet du Nord nous l’assure, Louvain-la-Neuve et Namur ne sont qu’un début.
Florence Gusbin - Images : Dominique Tournay