Voilà plus d'un mois que des inondations historiques ont touché le centre de Grez-Doiceau ainsi que plusieurs villages de l'entité. Un déluge sans pareille mesure, pas même les inondations de 2002 qui avaient justement poussé à l'époque les autorités communales à se pencher sur une solution pour contenir les eaux du Train.
Près de deux décennies plus tard, le sujet est encore sur la table, une commission spéciale s'est réunie le 18 août dernier. Objectif : définir un plan de lutte contre de futures éventuelles inondations. Ce lundi, la Commune l'a dévoilé, un plan articulé autour de 5 axes de travail.
Un bassin d'orage de 43.000 m³ dans les champs de la Ferme Bio du Petit Sart
Premier objectif, et non des moindres, la création d'un bassin d'orage d'une capacité de 43.000 m³ sur le Piétrebais à Cocrou, en amont du Beausart. L'ouvrage devra être réalisé par la Province, Grez-Doiceau a de son côté émis un avis positif quant à sa mise en œuvre. Il s'agirait, selon le bourgmestre Alain Clabots, du site "capable de retenir le plus d'eau pour un coût modéré".
Mauvaise nouvelle pour le propriétaire de la Ferme Bio du Petit Sart, dont une partie des 17 hectares de surface d'exploitation sera utilisée pour creuser le bassin. L'exploitant de la ferme s'était d'ores et déjà opposé au projet en 2018, récoltants plusieurs centaines de signatures et un renoncement de la Province. Carl Vandoorne, co-fondateur de l'asbl Générations.bio qui enseigne les bonnes pratiques agricoles à la Ferme Bio du Petit Sart, nous indique qu'une rencontre avec les autorités a été sollicitée. Il n'a pas souhaité réagir à ce stade.
La concertations souhaitée entre les communes
La commission du 18 août demande également à la Province d'affiner ses études en vue d'établir une Zone d'Expansion de Crues capable d'absorber 15.000 m³ sur le Train à hauteur de Morsaint.
Autre point abordé : la mise en place d'une concertation intercommunale avec Chaumont-Gistoux, Incourt, Beauvechain et la Province du Brabant wallon "afin d’organiser et d’harmoniser une approche globale de la lutte contre les inondations".
La Commune pointe encore les coulées de boue, qui pourraient être limitées en favorisant l'infiltration de l'eau dans les sols, que ce soit par la plantation de haies ou de fascines, ou l'adaptation de certaines pratiques agricoles. La Commune s'efforcera par ailleurs à curer ses cours d'eau et son réseau d'égoûts.
Enfin, dernier point soulevé : la révision du Schéma de Développement Communal devra tenir compte des aspects climatiques. "Les demandes de permis seront évaluées également sur base de ce critère", note la Commune.
Agir à petite échelle
En vue d'agir au plus vite, les autorités annoncent qu'un toutes-boîtes sera distribué au cours des prochains jours sur l'ensemble du territoire. Les citoyens seront invités à partager un maximum d'informations concernant les inondationsen vue d'identifier des problèmes pratiques et de dresser un plan d'actions concret face à des inondations que la Commune annonce d'ores et déjà plus récurrentes à l'avenir.
Florentin Franche