IBA a vécu un jeudi difficile. Son action a fortement chuté avant de revenir à son niveau initial. En cause, une communication du Centre Fédéral d’expertise des soins de santé, sollicité par l’Inami. Celui-ci voulait savoir si la protonthérapie, la spécialité d’IBA, était suffisamment efficace que pour élargir le remboursement des frais de traitement à de plus nombreux types de cancers.
La protonthérapie n'est pas remise en cause
Le KCE estime que non, les données scientifiques n’étant pas suffisantes. Un point de vue qu’IBA veut relativiser. "L'efficacité de la protonthérapie n'est pas remise en cause, contrairement à ce qui a été rapporté dans certains médias", rectifie Aymeric Harmant, porte-parole d'IBA. "Il y a aujourd'hui 21 indications de protonthérapie pour des patients qui sont approuvées et remboursées, en Belgique. Cela ne change pas. Ce qui a été demandé à la KCE, c'est si l'on peut étendre ces indications à 27 avec donc 6 indications supplémentaires qui seraient remboursées. Le KCE a dit non, nous ne trouvons qu'il y a suffisamment d'évidences cliniques pour le faire. Mais la protonthérapie n'est certainement pas remise en question".
Des patients ne pourront être remboursés
Pour IBA, ce rapport du KCE présentait certaines incohérences, démontrées par des cliniciens. Si l’entreprise néolouvaniste regrette les effets de l’annonce, elle déplore surtout le manque d’avancée au niveau des remboursements. "On va avoir des centres de protonthérapie en Belgique. Le premier va ouvrir à Leuven au mois de septembre. Des patients pourraient bénéficier de cette thérapie ne pourront pas le faire en Belgique parce que cette indication ne sera pas couverte pour eux et qu'ils ne seront pas remboursés. Alors que s'ils étaient dans un pays étranger, ce serait peut-être le cas".
IBA continue ses projets
Ce surplace, couplé à la perte de 80% de la valeur de son action depuis mai 2017, ne freine toutefois pas IBA dans ses nombreux projets, que ce soit en Belgique (Leuven et Charleroi vont accueillir des centres) ou à l’étranger, notamment en Inde. IBA mise donc plus que jamais sur sa technologie. La protonthérapie qui permet, d’après l’entreprise, d’attaquer plus précisément et agressivement certaines tumeurs qu’avec la radiothérapie classique, tout en réduisant les effets secondaires, les tissus sains voisins de la maladie étant épargnés.
François Namur - Images : Philippe Michaux