La Roublarde, l'Adorée ou encore la Blondasse, des bières brassées à Pécrot dans la Brasserie du Renard. Celle-ci a vu le jour il y a quelques mois, sous l'impulsion d'un couple de passionnés qui a construit son projet notamment via le réseau Grez en Transition, et elle a été inaugurée ce samedi. La Brasserie du Renard, c'est aussi 215 coopérateurs qui ont pris des parts dans ce projet social et à ancrage local.
Fruitées mais non-sucrées
Des bières certifiées bio, aux fruits mais non-sucrées, élaborées avec des produits locaux, comme de l'orge élevé en biodynamie à Nethen. Voici les bébés de Stéphane Vlaminck et de sa brasserie du Renard. "La Blondasse est une blonde légère de 4,5 degrés d'alcool, avec un peu de jus de pomme qui donne un côté très rafraichissant mais pas sucré. La Dorée est une blonde dorée avec du gingembre qui donne un côté citronné et épicé, non-sucré mais assez fruité. Et puis la Roublarde, une ambrée caramel avec une belle amertume".
Des débuts...à la cave !
Ces recettes, Stéphane Vlaminck les a peaufinées dans sa cave. C'est là qu'il a commencé à tester ses mélanges, en paralèle de ses études d'ingénieur-brasseur. Après plusieurs années en sous-sol, son projet a commencé à prendre forme et puis il a fortement évolué au fil du temps, des prêts, des bourses et surtout des rencontres. Celle avec sa compagne, Caroline, qui s'est lancée à ses côtés, mais aussi avec de nombreux habitants de la commune à travers Get It, le réseau d'économie sociale et solidaire issu de Grez en Transition. Au bout du chemin, la Brasserie du Renard est née, il y a quelques mois, sous la forme d'une coopérative. "Faire de la thune, ça ne m'a jamais intéressé", lance Stéphane Vlaminck. "Je voulais avoir du sens, partager une expérience, du savoir-faire. Et partager financièrement aussi, car d'autres personnes y trouvent leur compte. A partir du moment où je peux en vivre, c'est suffisant".
Une adhésion massive et un enthousiasme contagieux
Le projet a suscité une véritable adhésion puisque 215 coopérateurs ont investi de l'argent (230 000 euros !) mais aussi du temps puisque beaucoup participent aux tâches, comme lors de l'inauguration de ce samedi. Grâce à cet enthousiasme contagieux, Stéphane Vlaminck peut travailler à temps plein dans la brasserie, aidé régulièrement par Caroline. Et au mois de juin, un nouveau contrat mi-temps permettra d'accueillir un collaborateur. La création d'emploi est un autre aspect de la démarche du couple. "Pécrot est un tout petit village. Beaucoup de gens vont travailler à l'extérieur. Nous avons très envie de remettre un peu de vie ici. La brasserie fait partie de cela, nous voulons vraiment que les Pécrotis s'approprient la brasserie et en soient fiers", souligne Caroline.
Des projets plein la tête
Le projet est donc appelé à grandir, progressivement. La Brasserie du Renard produit actuellement 500 casiers par mois, soit 40 hectolitres, que l'on peut trouver dans les magasins de Grez-Doiceau et des communes voisines. Mais la production devra prochainement doubler afin d'atteindre l'équilibre. Cela se fera notamment grâce à la création de bières de saison. Stéphane Vlaminck a déjà 18 recettes dans la tête ! D'autres projets sont aussi en réflexion, avec le réseau Grez en Transition, comme la création d'une mini-malterie et d'une houblonnière.
La Brasserie du Renard participe à la Semaine bio en tant que transformateur témoin. Dans ce cadre, le public pourrra visiter les lieux et goûter les bières, les lundi 5 et samedi 10 juin.
François Namur - Images : Samuel Francis