Certains médias titraient, il y a quelques mois, "un bénévole pourrait gagner jusqu'à 6.000 euros par an". Une information fausse nous indique Emmeline Orban, Secrétaire générale de la Plateforme francophone du volontariat. Ce n'est pas les bénévoles qui pourront gagner une telle somme mais bien les "travailleurs associatifs". Explications.
Un nouveau statut
En 2005, la Belgique adopte une loi afin d'encadrer le statut de volontaire ou de bénévole, ces deux termes désignant le même travail rendu gratuitement. Un cadre strict qui n'allait pas à tous. Ni employé, ni vraiment bénévole, certains "volontaires" demandaient un statut entre les deux. Ils étaient, en attendant, considérés comme volontaire. "Le volontariat était alors juste le prétexte pour pouvoir rémunérer faiblement certaines personnes en l’absence d’une autre solution" explique la Plateforme Francophone du Volontariat (PFV) sur son site internet.
La Ministre fédérale, Maggie De Block, crée, dès lors, un nouveau statut pour les personnes qui souhaitent être rémunérées pour des prestations qu'ils exercent durant leur temps libre. Son nom ? Le travailleur associatif. C'est bien ce dernier qui pourrait, si le projet de loi passe, gagner jusqu'à 6.000 euros par an.
La PFV dénonce un flou dans ce nouveau projet de loi : "rien ne distingue ces travailleurs associatifs aux volontaires qui ne gagneraient pas un centime." La Plateforme désire plus de clarté sur ce nouveau statut afin d'éviter tous les amalgames qui pourraient laisser penser que les bénévoles sont payés ou encore volent des emplois potentiels. ""Titrer" cette information sur le fait qu’un bénévole pourra gagner jusqu’à 6000 €, c’est remettre en cause la motivation altruiste et solidaire de centaines de milliers de bénévoles. Et ça, c’est vraiment dommage" réagit la plateforme.
Les bénévoles concerveraient toute fois les défraiements, c'est-à-dire des remboursements qui peuvent aller jusqu'à 33€ par jour (et un plafond de 1334€ par an) pour leurs frais de transports ou des frais liés à leur activité de bénévolat par exemple.
En Fédération Wallonie-Bruxelles, ils sont plus de 500.000 volontaires à donner de leur temps gratuitement.
Florence Gusbin - Images : Adrien Broze