Dix ans qu'ils attendaient cela ! Les 36 pompiers volontaires de Nivelles se battaient depuis une décennie pour obtenir la valorisation et le paiement de leurs gardes à domicile, qu'ils considéraient comme du temps de travail mais qui n'étaient pas rémunérées. En 2009, l'un d'entre eux, Rudy Matzak, avait intenté un procès contre la Ville de Nivelles pour le paiement de ces gardes. En 2015, le Cour du Travail de Bruxelles avait déjà partiellement statué en faveur des hommes du feu. Ce matin, la Cour Européenne de justice située au Luxembourg a donné raison aux pompiers volontaires. L'instance considère que les gardes à domicile "avec l'obligation de répondre aux appels de son employeur dans un délai de 8 minutes - ce qui restreint très significativement les possibilités d'exercer d'autres activités - doit être considéré comme du temps de travail". Une décision en forme de victoire pour tous les pompiers volontaires belges et européens, mais qui va coûter cher aux communes, et notamment à celle de Nivelles.
Une catastrophe financière pour Nivelles ?
Car ce jugement devra impérativement être exécuté. La décision de la Cour Européenne de justice ne peut faire l'objet d'aucun recours. A Nivelles, cela aura de lourdes conséquences, puisque la commune va devoir payer une très forte somme aux 36 pompiers volontaires de sa zone. "Nous verrons pour les sommes, cela se chiffrera en millions d'euros, mais l'important, c'est surtout que nos droits soient reconnus", se réjouit Claude Epis, l'un des pompiers concerné par cette lutte depuis dix ans. Un montant tempéré par Pierre Huart, le bourgmestre de Nivelles, qui reconnait que cette décision est "une très mauvaise nouvelle qui impactera en plus tous les services de secours européens", mais qui précise qu'il ne s'agira pas d'un chiffre aussi important. Il nous a livré sa réaction plus longuement dans cette vidéo.
Nathalie Wacquez et François Namur